Paria Park

Pièce théâtrale de Milan Otal

Photo Paria Park

Résumé

Arthur instruit des dossiers juridiques pour les demandeurs d’asile. Un jour, interpellé par le parcours de Biriam, il se trouve entraîné dans une enquête à travers la mémoire d’un autre. Des corps dansés s’invitent sur scène, un général tout tiqué, une funambule aux clochettes sur le visage, des gardes ron eurs juchés au sommet de miradors gigantesques, autant de personnages apparaissant comme des instances entre rêve et réalité. Et sur scène, au beau milieu d’un présent sourd et froid, voilà que s’ouvrent des territoires emprunts d’un onirisme atemporel.

Du terrain à la scène

Le spectacle Paria Park questionne à la fois la migration politique et l’exil intérieur. Fruit de rencontres avec des réfugiés de Calais, notamment des ressortissants érythréens, le spectacle invente un non-lieu où les lois bâtissent une sorte de mythologie intérieure, close sur elle-même ; l’échappée apparaît comme l’ultime interdit, passible de mort et prétexte à tous les rêves.

 

À l’origine de ce travail, la conviction que la scène est le seul espace de communion capable de rendre universel l’onirisme des aspirations intimes. Aux antipodes d’un spectacle documentaire ou historique, Paria Park fait dialoguer mémoire intime et mythologies collectives pour questionner notre regard sur l’Autre. Une nécessité du XXIe siècle.

Personnages

  • Biriam, réfugié
  • Arthur, enquêteur Le Général, chef militaire
  • Elle, fuyarde

Arthur : Vous êtes gentil mais je ne vous comprends pas. Je ne vous comprends absolument pas. Et j’ai l’impression que vous voulez m’embarquer je ne sais où Dans votre histoire là dans votre Vous êtes gentil mais j’ai l’impression que rien ne va changer

À vous écouter rien ne changera Le monde restera le monde Moi je resterai moi Avec des petites nuances au dedans Et rien ne changera non

La Distribution

  • Milan OTAL : Texte
  • Gabriel BESTION DE CAMBOULAS : Mise en scène
  • Michelle N’DJONGUI : Elle
  • Sylvain BEAUCHAMPS : Général
  • Yoli FOLLER : Biriam
  • Guarani FEITOSA : Arthur
  • Virginie GOUBAND : Scénographie
  • Roman BESTION : Musique
Photo Paria Park
Photo Paria Park

Mise en scène

La multiplicité des formes est à l’image du spectacle qui chante la traversée des frontières. La fuyarde, une danseuse funambule envoûtante, englobe la scène de son énergie libératrice. Le Général, formidable danseur monomaniaque, précède les autres personnages dans le dé lé du « Cercle » auquel tous devraient obéir. Pour contraster avec ces gures charismatiques, le duo théâtral, serré et psychologique entre Biriam et Arthur, déroule une intrigue où le passé mêle le présent avec délicatesse. Les comédiens Yoli Foller et Guarani Feitosa nous tiennent en haleine dans une intrigue pleine de suspens.

FORME
La scène évoque plusieurs lieux et temporalités. D’un simple bureau d’interrogatoire, le plateau se transforme en un vaste pays de sable imaginaire. Le passé sollicité se confond avec le présent narratif, tout en distillant les rêves hors-champs au travers de vidéo et de sons énigmatiques. Entre ces allers- retours, des monologues confrontent Arthur à une caméra de vidéo-surveillance, tête-à-tête insidieux qui appelle le spectateur à trouver sa place au milieu du dispositif.

STYLE
La situation débute par une enquête banale qui plante un décor de théâtre social. Mais très vite, se produisent des scène décalées, autant d’intermèdes poétiques où danse et musique font éclater la continuité temporelle, donnant à l’ensemble une dimension de transe hypnotique.

Des frontières à l'exil

LE MYSTÈRE RIMBAUD

Le nom d’Arthur pour désigner le personnage « enquêteur » n’est pas innocent ! Éternel chercheur d’idéal, Arthur Rimbaud avait troqué sa plume de génial poète précoce pour une vie de négoce dans la Corne de l’Afrique. Ironie du sort, son sou e s’est éteint à Marseille, porte de la Méditerranée Occidentale. Les nombreuses migrations du poète ont eu raison de lui. Mais dans quel but ? Se connaître soi-même ? Pour

« Paria Park », l’enquête du jeune Arthur sur la vie de Biriam vers la fuyarde, ne cessera pas de le ramener à cette même question énoncée d’après la vie du poète.

Partenaires

Anis Gras/ Le Lieu de l’Autre – Arceuil (94) Compagnie Le Boléro – Luçon (85)

Photo Paria Park

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