L'Orgue de Marsyas
L’orgue de Marsyas est un spectacle racontant la légende mythologique du concours musical entre le dieu Appolon et le satyre Marsyas. Le récit est présenté par un comédien qui fait entrer le public dans le monde intime et merveilleux de l’orgue.
Avant-propos
Depuis plusieurs années, le Collectif SACRE et l’organiste Gabriel Bestion de Camboulas initient des créations pluri-disciplinaires centrées sur l’orgue, avec une attention particulière portée au jeune public.
En présentant l’orgue aux jeunes de manière ludique, ils développeront ainsi leur propre appréciation pour cet instrument magnifique et deviendront le public éclairé de demain. C’est cette démarche qui anime la création de « L’orgue de Marsyas ».
L'histoire
En des temps anciens, le joueur de flûte Marsyas fut vaincu lors d’un concours musical par Apollon, le dieu de la musique. Fou de jalousie, il entra dans une colère terrible et emprisonna les neuf Muses de l’Olympe dans une caverne secrète.
Certaines légendes racontent que Marsyas les forceraient à construire un instrument capable de surpasser les harmonies divines d’Apollon. Toujours est-il que depuis la joute musicale, les Dieux sèment la terreur sur terre pour retrouver les Muses qui inspiraient leur règne.
Dans ce monde agité et peuplé d’êtres aux pouvoirs magiques, le jeune Héron assiste son maître, le célèbre médecin-philosophe Archimède. Près de la Mer Égée, les deux savants découvrent une flûte d’argent qui produit des sons aux pouvoirs singuliers. Ce sera le point de départ d’une belle et périlleuse aventure.
Thématique
L’histoire réunit le monde mythologique de l’antiquité et l’univers de l’orgue. L’instrument est attesté dès les premiers siècles de notre ère, où il sonnait aussi bien dans des lieux domestiques que dans les théâtres et les cirques. Avec l’histoire de Marsyas, l’orgue devient un personnage de théâtre à part entière dont tous les aspects sont valorisés, de sa facture jusqu’à sa musique.
La Distribution
- Texte : Gabriel Bestion de Camboulas et Milan Otal
- Composition : Sasha Zamler-Carhart
- Scénographie : Charlotte Melly
- Interprétation : Charlotte Melly (marionnettes), Lorenzo Charoy (comédien), Gabriel Bestion de Camboulas (orgue)
Création 2016 au Festival Toulouse les Orgues, par Gabriel Bestion de Camboulas, et la Compagnie SACRE
La musique
La musique de ce spectacle est entièrement composée pour orgue par Sasha Zamler-Carhart. Cette partition est de style plutôt modal, rythmique et pittoresque.
Les nom des morceaux séparés sont illustratifs et correspondent à des styles bien identifiables à la fois de danse (« gaillarde », « go-go-funck ») ou bien de caractère (« l’égyptienne »). Cela reprend le principe de la suite pour clavecin telle qu’elle était composée au XVIIIeme siècle. L’objectif de cette musique est d’être un décor sonore en interaction avec la voix du comédien et le dessin animé.
Elle est spécialement conçue pour être accessible à un jeune auditoire. On l’entend parfois au premier plan, mais plus généralement, elle alimente l’histoire de manière illustrative.
Le texte
Le texte est imaginé et écrit par Gabriel Bestion de Camboulas, en collaboration avec Milan Otal, dans un style narratif et épique rappelant le conte pour enfant, et parsemé de références mythologiques. Il est volontairement court et simple pour entrer directement dans l’action des personnages. Il y a une alternance de dialogues et de récits contés pour maintenir l’attention de l’auditoire.
Sur scène, un acteur raconte l’histoire auquel répond une marionnettiste, de sa voix et des dessins animés, projetés sur un grand écran. Cet écran constitue le décor où se fixe l’attention visuelle du spectateur. C’est là que sont développées les scènes imaginaires et épiques, tandis que le comédien donne vie aux personnages. La vidéo est omniprésente sur scène, mais la narration alterne parfois la avec des moments de musique seule.
Pourquoi l'orgue de Marsyas ?
LES ASPECTS PÉDAGOGIQUES
L’histoire de Marsyas place l’orgue dans un contexte inhabituel, mais authentique et attractif. L’aventure mythologique retient aisément l’attention d’un jeune auditoire, tandis que l’orgue s’y insère comme un personnage à part entière, de manière ludique et didactique.
Le texte est subtilement jalonné de références organologiques. L’élément déclencheur de toute l’histoire est une flûte, qui constitue l’essentiel du matériel d’un orgue, auquel s’ajoutent le vent, les soufflets, les claviers, les registres, le pédalier. Toutes ces notions techniques permettent de comprendre le fonctionnement de l’instrument.
Par ailleurs, les notions historiques, relatives au contexte, sont abondantes. Il y a Ctésibios, l’inventeur de l’orgue hydraulique, ou bien Archimède, son rapporteur au temps de l’Empereur Néron…
Enfin, la musique est écrite de façon à faire découvrir toutes les sonorités et les multiples techniques du jeux de l’orgue. La scène permet justement d’utiliser différents styles sonores, parfois bruitiste (jeux à moitié tirés, agrégats, mécanique sans jeux) ou parfois mélodique ou rythmique.
L’orgue incarne le chef qui orchestre les sentiments des personnages : peur, suspense, ou joie, allant jusqu’à faire danser les muses retrouvées.
Les personnages de ce conte sont tous singuliers. Cela permet au jeune spectateur de les repérer facilement et de les suivre dans leurs pensées et leurs pérégrinations. Le héros est un adolescent qui découvre lui-même l’orgue au l des exploits qu’il doit traverser.